Une Journée de Solidarité par mois, l’option de l’Élysée pour sauver les jours fériés
Face au tollé provoqué par l’idée de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai, l’exécutif dévoile une solution innovante, celle de faire travailler les Français gratuitement, mais plus souvent. Plutôt que de supprimer brutalement deux jours fériés, ce qui aurait pu passer pour une atteinte trop frontale au moral national, l’Élysée opte pour une version plus progressive de la contrainte : instaurer une Journée de Solidarité mensuelle, soit 12 jours par an de travail non rémunéré, au nom de l’intérêt général, bien entendu.
« Nous ne retirons rien, nous donnons autrement », a déclaré un conseiller de l’Élysée en souriant à travers ses facettes dentaires. « Deux jours fériés en moins, c’était perçu comme une perte. Douze journées gratuites réparties dans l’année, c’est perçu comme un effort constructif. »
La mesure, portée en coulisses par le MEDEF, est présentée comme un « compromis équilibré entre justice sociale et compétitivité économique », ce qui, dans le jargon politique, signifie : bosse et tais-toi.
“Solidarité à la carte”
Concrètement, chaque mois, les salariés donneraient une journée de travail sans contrepartie financière, un peu comme une taxe, mais sans la transparence d’un impôt. Un « sacrifice solidaire » pour aider à financer les grandes causes nationales comme l’équilibre budgétaire.
Le MEDEF, naturellement enthousiaste, évoque une mesure « moderne et responsable ». « Il est temps que les Français comprennent que le vrai luxe, c’est d’avoir un emploi, pas un jour férié », a lancé Émile-Jean Marceaux, porte-parole du syndicat patronal, visiblement ravi d’écraser le concept même de week-end prolongé.
Les syndicats, eux, toussent
Du côté des organisations syndicales, la réaction est plus que tiède. « On passe de deux jours volés à douze jours confisqués. Ils ont juste changé le braquage en prélèvement automatique », dénonce un délégué CGT, en bloquant un rond-point avec un sapin.
L’Élysée, toutefois, se veut rassurant : « Il ne s’agit pas de fliquer les salariés, mais de leur offrir une chance de participer à l’effort national. Et puis, ceux qui n’auraient pas envie de contribuer pourront toujours le faire sans enthousiasme. »